Les Grands Hommes
Alexandre FRUCTUEUX,
surnommé Stellio en allusion à Stella, étoile en italien, est né en 1885 à l’Anse Dufour dans une famille d’origine modeste. Dès son enfance il s’éprend de la flûte, ensuite il apprend la clarinette en autodidacte et ses progrès fulgurants font de lui un virtuose. L’enfant parti de rien devient un célèbre compositeur (une centaine de morceaux dont beaucoup font parti des grands classiques de la musique traditionnelle antillaise) et clarinettiste à succès (il se produit en Guyane, à Paris, en Europe et au Moyen-Orient)
Pour honorer sa mémoire, une stèle a été érigée dans le quartier de son enfance et le collège de la ville porte, depuis juin 2001, le nom de cet illustre musicien arlésien.
Espélisane Sainte-Rose
Espélisane Jérome Sainte-Rose dite Séssé, est née aux Anses d’Arlet en 1928. Ouvrière agricole et marchande amoureuse du bèlè, elle fonde en 1980 le groupe folklorique « Cocotier », avec Sulermon Priam (danseur, chachayeur et chanteur), Lucien Lamétrie (tambouyé) et de nombreux jeunes dont Annette Agian, Guylaine Lefaivre, Robert Mélinard, Fred et Marie-Madelaine Sorbon.
Très sollicité dans les fêtes patronales, ce groupe folklorique se produit un peu partout dans l’île et enregistre deux disques en 1981 et 1984. Chanteuse et danseuse du groupe, Espélisane crée une variante du bèlè dite du « Sud » qui se caractérise par la volupté des gestes effectués par les dames avec leurs jupes et leurs corps. Il se danse en couple (et non en quadrille, propre au « bèlè du nord »), qui entrent en file indienne, guidé par le tambouyé annoncant la montée au tambour. Artiste dans l’âme, Séssé à plusieurs cordes à son arc.
Elle interprète la pièce de théâtre « Parole et silences » de Jean-Claude Duverger en 1994. Elle mourut le 30 avril 1995.
Figure du patrimoine Arlésien, l’Office Municipal Arlésien de la Culture lui rend hommage par le biais de l’atelier « Bèlè li sid » animé par quelques membres du groupe « Cocotier ».
Jacques Lucéa
Aîné d’une famille nombreuse et modeste, de père marin-pêcheur et de mère couturière, Damien Jacques LUCEA, naît le 28 septembre 1946, au bourg des Anses d’Arlet.
Elève brillant, il collectionne les prix d’excellence de l’école primaire du bourg jusqu’au prestigieux lycée Schoelcher de Fort de France. Il est déjà un exemple pour sa génération avec laquelle il partage les joies et les difficultés de la Martinique rurale des années cinquante. Son éducation familiale et sa pratique sociale auront déjà permis de forger son caractère, s’articulant sur un trépied fait de sérieux, de simplicité et de serviabilité. Malgré toutes les difficultés matérielles, il gravit « l’échelle social », d’un parcours sans faute en Martinique à l’Institut Henri Vizioz. Maître d’internat au lycée Schoelcher pendant ses études de droit, il a été pour des générations de jeunes, le grand frère studieux et respecté qui pouvait entraîner dans son sillage. Il entamera une carrière dans la fonction publique qui l’amènera de la sous-préfecture à la magistrature du Parquet.
En 1975, il est affecté au ministère de l’Education Nationale où il est chargé des affaires statutaires et indemnités. En 1979, il rejoint la direction du Budget, au ministère des Finances, où il est responsable du bureau des transports. La même année, il parvient à rejoindre la Martinique, en octobre, comme secrétaire général de la Préfecture pour les affaires économiques, il sera chef de la mission régionale.
En 1983, sous-préfet de 1ère classe, il est nommé à Selestat (Alsace), qu’il quittera en 1985 pour le ministère de l’Intérieur. En 1990, il est nommé à Saint-Malo, après un passage dans le Limousin. Administrateur de la Communauté Antillo-Guyanaise, il animera l’une des plus importantes associations de la région parisienne. Il mettra sa maîtrise de la chose publique, à la disposition de l’association métropolitaine des élus d’Outre-Mer (AMEDOM), notamment lors des audiences de la mission Lise-Tamaya ou simplement pour défendre le droit aux congés bonifiés des fonctionnaires originaire de l’Outre-Mer. Passionné par la justice, il avait rejoint le corps de la magistrature et devait occuper à partir du 1er octobre 2000, le poste de substitut de la République à la cour d’appel de Rouen. Il décèdera à Paris 15ème, le 31 mai 2000.
En hommage à cet illustre Arlésien, la municipalité a donné son mon à l’école du bourg et remet chaque année « le prix Jacques Lucéa » à l’élève le plus méritant des écoles primaires et du collège des Anses d’Arlet.
Eugène Larcher
Eugène Larcher naît le 11 février 1868 dans la commune des Anses d’Arlet, dont il deviendra le maire en 1941.
De retour de Guyane, où a fondé et la société mutualiste « La Solidarité » de Cayenne, il renouvelle l’opération avec la société mutualiste « Le Peuple » en 1903, qu’il présidera jusqu’en 1947.
Parti chercher fortune comme beaucoup de Martiniquais, il avait appris durant son séjour à l’étranger, les grandes vertus de la solidarité et de la fraternité. Voulant faire partager son savoir et son désir de servir et aider autrui, il réunit autour de lui des hommes de bonne volonté, tels que : Octave Lucéa, Joseph Jean-Joseph, Tertulien Jean-Vincent, Hilarion Isambert Nardi et Louis Désert, pour mener à bien cette œuvre de bienfaisance qu’il a instituée. A sa création, la société « Le Peuple » n’était qu’une tontine, c’est-à-dire qu’elle ne s’intéressait qu’aux funérailles. Elle devient Société Mutualiste vers les années 1950.
Feu Eugène LARCHER (il mourut le 31 août 1961) fut tour à tour Président et Trésorier de la mutuelle « Le Peuple ». Sous son impulsion la société connu la prospérité tant il est vrai que sa gestion était saine, bien qu’on ait pu lui reprocher de gérer la société comme son propre bien.